Diese Aufführung von „The Mecahnics of History“ von Yoann Bourgeois aus Grenoble fand vor kurzem im Panthéon statt, ein aufwühlendes, frustrierendes, hoffnungsfrohes Stück Tantztheater zu Fragen der Aufklärung, Gegenaufklärung, Fort- und Rückschritte sozialer Systeme.
Der Tänzer bezieht sich dabei auf die Bewegung des Foucaultschen Pendels, das hier normalerweise hängt. Hier eine Passage dazu aus dem Buch „Mekkas der Moderne“:
„Hin und her, hin und her. Fast unmerklich voran und immer im Kreis. Träge schwingt das Pendel, ein stummer Beweis: Und sie bewegt sich doch. Die Besucher verstummen und lassen sich von dem Foucaultschen Pendel hypnotisieren, 28 Kilo schwer, hängend an einem über 70 Meter langen Draht, der sich in der Höhe fast verliert, aufgehängt mitten im »Auge Gottes«, dem Scheitelpunkt der Kuppel im Panthéon von Paris, einem Tempel, geweiht dem Fortschritt und der Aufklärung.
Das Panthéon ist ein Tempel der Leere, eine ausgeräumte Kirche. Kein Kirchengestühl, kein Altar, keine Beichtstühle, kein Weihwasserbecken, keine Opferstöcke, keine Devotionalien, keine Kerzenständer, kein Klerikalmobiliar. Ein leerer Raum, dämmerig, hoch, überwältigend, kalt. In der Mitte das Pendel, eine Kriegserklärung an das Korsett starrer Glaubensregeln. Der Beleg, dass die Erde sich um sich selbst dreht. Der Mönch Giordano Bruno war für derlei Ketzerei vor über vierhundert Jahren auf dem Scheiterhaufen bei lebendigem Leib verbrannt worden, geknebelt, damit er den frommen Folterknechten keine Widerworte geben konnte. Das Pendel soll stumme Anklage sein. Und später Triumph.
Was genau beweist das Pendel? Die Besucher flüstern sich hilflos Erklärungen zu, wissen dann nicht mehr weiter, runzeln die Stirn. Zum Glück ist hinter den Säulen ein Terminal mit einer Multimediashow aufgestellt, die auf Englisch erklärt: Das Pendel schwingt hin und her, während sich die Erde quasi unter ihm um die eigene Achse wegdreht, weshalb das Pendel nicht an denselben Ort zurückschwingt, sondern jeweils ein paar Millimeter weiter, bis es nach über einem Tag wieder dort anlangt, wo es gestern schwang, immer im Kreis, unmerklich voran, hin und her. Wie die Aufklärung selbst.“
Aus: „Mekkas der Moderne – Pilgerstätten der Aufklärung“. Nachdruck in „Das Schema“.
Hier noch ein Artikel aus dem „Figaro“:
Au Panthéon, Yoann Bourgeois en apesanteur
Invité par le Théâtre de la Ville et la Centre des Monuments Nationaux, le chorégraphe trampoliniste présente La mécanique de l’histoire, tentative d’approche d’un point de suspension. Un must.
Au Panthéon, deux concepts cousinent: l’hommage fait aux grands hommes – ce qui les alourdit un peu- et les oscillations du pendule de Foucault, qui scandent la ronde de la terre autour du soleil. Yoann Bourgeois ne pouvait rêver meilleur théâtre pour donner à voir ses «tentatives d’approche d’un point de suspension». Cela fait bien cinq ans que ce circassien et danseur, passé par le Centre National des Arts du Cirque et le CNDC d’Angers, monte des spectacles pour mieux cerner ce concept.
Ce point de suspension, objet de toutes ses obsessions, est un moment d’une poésie suprême, aux confins de l’équilibre et de la chute. Ce que Nietzsche disait, définissant l’homme comme un funambule marchant sur un fil entre ciel et abîme tendu, Bourgeois le donne à voir avec une grâce infinie.
Il ne pontifie pas, il joue… avec les corps qu’il met en conversation avec de drôles de machines. Il les invente dans ses montagnes, au-dessus de Grenoble. Les essayer est une gageure. Au Panthéon, il a apporté un culbuto vivant, un plateau qui tourne à grande vitesse, un autre juché au sommet d’un petit mât, qui bascule sans cesse, un labyrinthe d’escaliers vissés autour d’un trampoline, une sorte de diapason géant lesté de contrepoids. Ce diable de Bourgeois les met en scène diversement chevauchés par des acrobates.
Créatures sans époque
L’instant du point de suspension surgit de la rencontre entre le bois de ces machines brutes qui crient et brinquebalent et le pied de l’acrobate qui soudain rebondit d’un trampoline. Et se pose sur une marche avec cette légèreté particulière qui est aussi celle de la chute.
Dans ses précédents spectacles, il définissait l’être humain comme «Celui qui tombe» et pratique «L’art de la Fugue». Bourgeois met des métaphores dans ses déséquilibres. Sur les plateaux qui s’affolent et tanguent, se joue la vie de couple. L’escalier labyrinthe plein de chausse-trappes et de rebonds ressemble à cette tour de Babel, construite par les hommes pour défier leur Dieu. La jeune femme en apesanteur dessine dans les airs les mêmes volutes que les Cupidon de Watteau dans l’Embarquement pour Cythère.
Bourgeois a partie liée avec l’architecture. La Caisse des Monuments Nationaux lui a ouvert tous ses lieux pour mettre «les monuments en mouvement». Son culbuto dialogue avec le pendule, sous la coupole. Les autres machines sont placées sous les voûtes, sur des cercles de cailloux blancs autour desquels le public déambule. Les acrobates semblent sortir des murs, créatures sans époque, qui font vibrer les vides et les pleins de cet immense vaisseau. Et on oscille, dans le même mouvement que le pendule, mais entre vertige et ravissement.
Au Panthéon jusqu’au 14 octobre.